Histoire de la batellerie à Merville

Aquarelle de Merville au temps des péniches

Une collaboration avec "les Amis du Vieux Merville".

MERVILLE est entourée d'eau. On ne peut y accéder sans franchir un pont...

La Lys a tenu un grand rôle dans la vie des mervillois au cours des siècles. Avant la première guerre mondiale, on estimait que la population flottante de Merville était d'une centaine de familles, issues de quatre ou cinq souches seulement et chez lesquelles il était de tradition de naviguer, sans jamais oublier toutefois de venir faire une escale une ou deux fois par an sur les berges ancestrales.

Au début du 19é siècle, à une époque où les routes étaient impraticables à la mauvaise saison, la grande voie de communication était la Lys. A cette époque, la dérivation des Deux Ponts n'existait pas et les bateaux passaient près du centre- ville. Merville avait un port qui était le Quai du Rivage, actuellement Quai des Anglais.

En ce temps-là, les bateaux amarrés sur les bords de la Lys étaient nombreux. Il est arrivé au cours du 19é siècle, qu'il y ait eu certaines années, une naissance par mois en moyenne sur les bateaux en stationnement. Souvent les parents étaient originaires de Merville. On les appelait autrefois les bateliers puis, à partir de 1913, des mariniers.

A la fin du 19é siècle, les bateliers portaient un pantalon de velours, une veste de drap bleu marine : ils étaient coiffés d'une casquette à longue visière et chaussés de sabots. Quant aux vieux bateliers, ils portaient des boucles d'oreilles. La moitié d'entre eux ne savaient ni lire, ni écrire.

C'étaient des citoyens à part qui ne votaient jamais, car le vote par correspondance n'existait pas autrefois. Lorsque leur bateau était à vide, ils le tiraient en général eux-mêmes (le halage) et parcouraient ainsi, en moyenne, 10 kilomètres par jour. En revanche, avec l'aide d'un cheval, ils pouvaient en faire 22 à 23.

La Lys avait une grande importance pour Merville sur le plan économique : l'industrie locale recevait ses matières premières par bateaux. A la veille de la guerre 14, elle expédiait par voie d'eau des briques, des tuiles, des bois manufacturés. Quant à l'agriculture, elle a toujours utilisé la Lys pour expédier le produit de ses récoltes : betteraves, pommes de terre, blé etc...

Les bateliers du Nord ont beaucoup souffert du développement du chemin de fer au 19e siècle. En outre, à cette époque, ils étaient exploités par les affréteurs à qui ils devaient s'adresser pour obtenir un chargement. L'acquisition d'un bateau était pour eux une affaire très importante. Les constructeurs leur consentaient, en général, un crédit représentant 50% de son prix. Les bateaux faisaient l'objet d'un acte notarié, comme les maisons.

On construisait des bateaux à Merville depuis la fin du 17é siècle. Dans certaines familles, les chantiers de bateaux étaient transmis aux enfants et petits-enfants : les chantiers Luchart, Variscotte, Pruvost, Quille étaient réputés pour leur savoir-faire.

 

(EXTRAITS DE DIFFERENTS OUVRAGES DE RENE MASSIOT)

Queqlues cartes postales de Merville au temps des péniches...

Merci aux Amis du Vieux Merville.